Les jeunes Ukrainiens s’évadent un peu au tournoi de Dirinon

Le tournoi de Dirinon accueille une délégation ukrainienne de Berdychiv. La compétition promet d’être une salvatrice bouffée d’air pour ces jeunes footballeurs d’un pays en guerre.

La 27e édition du tournoi international de Dirinon qui débute ce samedi 27 mai 2023 accueille cette année quelque 1 000 jeunes joueurs : 72 équipes chez les U11 garçons et 24 autres en U13 filles. Seront notamment représentés quelques grands clubs européens comme le FC Porto, Benfica, le Real Betis (Séville), Anderlecht ou l’Inter de Milan. Sans oublier Marseille et Lyon qui viendront défendre leur titre acquis l’an passé.

Ce vendredi 26 mai, à 15 h, un car arrive au stade Olivier Kerdraon de Dirinon. À son bord, une quarantaine de jeunes footballeurs, garçons et filles. Il s’agit de la délégation ukrainienne de Berdychiv que le tournoi accueille pour la première fois. La fin d’un périple long de quelque 3 500 km entamé le 22 mai dernier.

« La première fois que nous les avons contactés, fin 2022, nos interlocuteurs, qui étaient alors au stade, ont coupé court à la conversation en raison d’une alerte bombardement. Ils devaient se mettre à l’abri », se souvient Erwan Troadec, coprésident du tournoi. Car, en effet, ces jeunes footballeurs sont ceux d’un pays en guerre.

La guerre omniprésente

On s’approche des accompagnateurs, escorté d’une interprète. On apprend ainsi que, depuis le début du conflit, ces jeunes ne peuvent normalement se voir, s’entraîner, disputer des matchs. Il leur arrive de jouer 10 minutes avant qu’une nouvelle alerte les oblige à se mettre à l’abri. Et une fois la menace pour un temps éloignée, les enfants ont peur de remettre le nez dehors. On nous apprend encore que trois jours avant le départ de la délégation, Berdychiv a été la cible de tirs de roquettes. La guerre est ainsi omniprésente. Onze de ces gamins ont des parents mobilisés sur le front, l’un d’eux ayant perdu son père au combat.

Sur le chemin qui l’a mené à Dirinon, le car s’est arrêté en Allemagne pour récupérer sur la route un jeune joueur du club qui s’y est réfugié avec ses parents. Car, de nombreuses familles quittent l’Ukraine tandis que d’autres refusent de laisser partir leurs enfants pour un si long voyage. Si bien que jusqu’au dernier moment, les effectifs de la délégation étaient très incertains.

Parenthèse enchantée

Mais, voilà désormais ces jeunes sportifs arrivés à bon port. On imagine le bien que cette escapade à la pointe finistérienne peut leur faire. Certes, ce n’est pas le tournoi de Dirinon qui va signer le traité de paix entre l’Ukraine et la Russie. Il n’empêche, à voir ces jeunes Ukrainiens à leur arrivée à Dirinon, on imagine volontiers à quel point ce rendez-vous peut être une parenthèse enchantée au milieu d’un quotidien tourmenté. Toujours bon à prendre.